Témoignage de Pauline, auxiliaire d'envie

Pauline exerce le métier d'auxiliaire de vie depuis un peu plus de neuf ans. Auparavant, elle travaillait dans la vente et conseillait souvent à ses stagiaires de suivre leur passion et de trouver leur propre voie. Elle décide un jour, de mettre en pratique ce conseil pour elle-même. Elle témoigne son expérience en tant qu'auxiliaire de vie dans la colocation Alzheimer de Rueil-Malmaison.

1. Son quotidien dans la maison Alzheimer de Rueil-Malmaison 

Dans son interview, Pauline nous raconte son quotidien avec les colocataires de la maison partagée de Rueil-Malmaison : 

Alors, le matin, quand j'arrive, je badge. Après, je vais voir l'auxiliaire qui était de nuit. Elle me fait des transmissions. Elle raconte ce qui s'est passé et les faits marquants. S'il y en a qui ont des rendez-vous, il faut toujours préparer en amont. Je commence par faire un petit tour des chambres. Vérifier d'abord s'ils se portent bien, s'il n'y a pas eu de petits incidents. Ensuite, je redescends et on met en place le petit-déjeuner. On commence à préparer, en attendant qu'ils se réveillent tranquillement.” 

Elle nous explique qu’il n’y a pas d’heures de levé définies, chaque colocataire se réveille à son rythme. 

Auxiliaire de vie de Rueil-Malmaison
Pauline, Auxiliaire de vie de la Maison du Soleil

Après le petit-déjeuner s’en suit la toilette, puis une animation matinale : 

Une de nous se retrouve avec les colocataires pour faire une petite animation : soit de la danse, soit des exercices d'écriture. Pleine de choses pour des personnes qui ont des troubles cognitifs.”

La préparation du déjeuner fait également partie de la vie quotidienne de la maison partagée. En effet, ceux qui le peuvent et qui en ont envie, participent à la préparation du repas. Les auxiliaires de vie font en sorte qu’ils préservent au maximum leur autonomie. 

On appelle certaines colocataires pour qu'elles viennent éplucher, découper les légumes, préparer des gâteaux. Mais ils participent énormément. En fait, on maintient une certaine autonomie pour ne pas qu'ils régressent. Le but ici, c'est qu'ils ne perdent pas trop ce avec quoi ils sont rentrés.”

À travers le témoignage de Pauline, nous voyons un accompagnement qui respecte le rythme de chacun et qui encourage les colocataires à garder leur autonomie. 

2. Les liens créés avec les colocataires de cette colocation Alzheimer

Cet accompagnement relève avant tout d'un lien fort. Une relation de confiance doit être mise en place afin d’accompagner au mieux la personne âgée. 

Il faut beaucoup de confiance : qu'elles aient confiance, qu'elles n'aient pas peur. Les valoriser, les encourager, les stimuler. Quand elles sont au plus bas, leur remonter le moral. C'est vrai qu'ici, ça s'appelle la Maison du Soleil. Il faut leur apporter un peu de soleil, un peu de joie de vivre.” 

Cette relation de confiance peut se faire en les rassurant, en les encourageant et en connaissant leurs habitudes. 

Quand on sent qu'il y a de l'appréhension, on essaie de les calmer, on est beaucoup dans l'observation pour ne pas commettre d'impair, pour se dire qu'il faut faire attention [...] En fait, c'est ça, ce lien-là qu'on doit créer avec elles. Par exemple, on a un colocataire qui, lui, ne participe pas à la préparation du repas, mais il est toujours à la cuisine pour grignoter à gauche, à droite. Mais ça, on le sait. On a l'habitude, on aime bien le voir. On sait qu'il va traîner, on lui laissera un petit fruit, quelque chose pour qu'il grignote. Ce sont des petites choses et il est heureux.” 

Pauline nous explique qu’il s’agit d’une relation de partage et d’accomplissement. 

C'est une satisfaction personnelle. Le fait de se dire, on a réussi à faire sourire la personne, on a réussi à la contenter. Mais voir que la personne est bien, c'est une satisfaction. C'est une victoire.” 

Découvrez notre article sur : La force du lien social dans les Habitats Partagés

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